Pour ceux qui ne l’ont pas acheté ou lu, le magazine Marianne a sorti la semaine dernière (juste avant le 1er tour) un numéro avec un dossier sur Nicolas Sarkozy (je vous envoie en même temps l’article scanné). Tout ce qui suit est tiré de cet article. Pour parer à toute critique, je précise juste que le rédacteur en chef de ce journal, Jean-François Kahn (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Kahn) , a soutenu Bayrou au 1er tour, et qu’un des autres principaux actionnaires de ce journal est un ex-PDG du quotidien Le Figaro (Yves de Chaisemartin), père de l’actuel président des jeunes UDF. Pas franchement un journal gauchiste (http://fr.wikipedia.org/wiki/Marianne_%28magazine%29).
Cet article est saisissant, voire écoeurant par moments, et même totalement effrayant quand on sait que cet homme sera peut-être notre président au soir du 6 mai… Au final, le portrait de notre Joe Dalton national n’est guère rassurant… Il présente une personnalité complexée, avide de pouvoir, rongée par l’ambition, à l’esprit machiavélique (la fin justifie tous les moyens), aux pulsions autocratiques, et fondamentalement voire maladivement narcissique… Ce type sème la division, banalise voire cautionne la xénophobie, incite les gens à se recroqueviller sur eux-mêmes, entre communautés, bref, à devenir davantage encore individualiste. Il joue avec la peur des gens et l’attise pour mieux les contrôler et créer un climat social propice à la réception et à la diffusion de ses idées. Encore une fois, la fin justifie les moyens. Il atttise les tensions, notamment dans les quartiers sensibles… mais on récolte ce que l’on sème et on l’a vu avec les émeutes de banlieue en 2005…
A vous de juger, mais prenez le temps de lire ce qui suit (ou l'article en entier) pour voter en connaissance de cause.
Tous les propos suivants ont été tenus par divers cadres de l’UMP :
ð « Sarkozy, c’est le contraire de l’apaisement. Chirac, vous verrez, on le regrettera. Lui, il n’a jamais eu de mots violents. »
ð « Ce garçon n’est pas mûr. Il n’est pas fini. Il a un compte à régler avec la vie qui le pousse à créer de l’affrontement partout, et non à rassembler. »
ð « Sarkozy croit toujours qu’il peut intimider les gens. Quand je l’ai rencontré, dans le années 80, il avait déjà ses qualités – énergie, ténacité –, et ses défauts, dont j’imaginais qu’il les corrigerait. Je pensais, notamment qu’il comblerait son inculture. Bernique ! Il n’a fait que courir d’une lumière à l’autre. Il est fasciné par ce qui brille, les nouveaux riches, le show off, les copains à gourmette même s’ils trichent avec les règles communes, Tom Cruise qu’il reçoit à Bercy, ébloui, et fait raccompagner en vaporetto. »
ð « Il y a de la graine de dictateur dans cet homme-là »
ð « Il antagonise, il clive, il joue les uns contre les autres avec la plus extrême cruauté », « il n’est vraiment totalement humain que quand il s’agit de lui-même. »
ð « Il a un problème de nerfs, de paranoïa, mais il s’arrange, il mûrit, il se densifie. »
ð « On dit qu’il est narcissique, égoïste. Les mots sont faibles. Jamais je n’ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément du paysage tout, absolument tout, ce qui ne renvoie pas à lui-même. Sarko est une sorte d’aveugle au monde extérieur dont le seul regard possible serait tourné vers un monde intérieur. Il se voit, il se voit même constamment, mais il ne voit plus que ça. »
ð « Jamais, peut-être, un leader politique n’avait aussi systématiquement pris son pied à assassiner, les unes après les autres, les personnalités de son propre camp pour, après le carnage, rester seul entouré de ses chaouches. »
ð « Son égotisme, son obsession du moi lui tient lieu de pensée. La critique équivaut pour lui à une déclaration de guerre qui ne peut se terminer que par la reddition, l’achat ou la mort de l’adversaire. » Sa principale faiblesse ? Son manque total d’humanisme : « Chirac, lui, a le souci des autres, de l’homme. Sarkozy écrase tout sur son passage. Si les français savaient vraiment qui il est, il n’y en a pas 5% qui voteraient pour lui. » (Propos de François Goulard, membre de l’UMP et ministre libéral sous Raffarin et De Villepin)
Voici quelques uns des propos tenus par M.Sarkozy :
ð « Kärcher en septembre, 200 000 adhérents à l’UMP en novembre. »
ð « Racaille, le vocable était sans doute un peu faible »
ð « Maintenant, dans les réunions publiques, c’est moi qui fais les questions et les réponses et, à la sortie, les gens ont l’impression qu’on d’est vraiment parlé » (Le Figaro, mai 2005)
ð « Si je ne faisais pas attention, tous les jours je serais à la télévision jusqu’à ce que les téléspectateurs en aient la nausée » (1995)
ð « Dans un monde où la déloyauté est la règle, vous me permettrez d’afficher, de manière peut-être provocante, ma loyauté envers Jacques Chirac » (1992)
Propos tenus par diverses personnalités sur Sarkozy :
ð Thierry Saussez (publicitaire acquis à la cause de Sarkozy) : « sa manière de faire de la politique renvoie à ce que les patrons et les salariés vivent dans leurs entreprises. ». Tout est business.
ð Livre de Catherine Nay sur Sarkozy : pourtant pro-sarko, le livre dresse au final un « portrait psychologique extraordinairement préoccupant : celui d’un homme dont l’unique véritable sujet de préoccupation est lui-même, sa propre saga et sa quête obsessionnelle du pouvoir ».
ð Propos de la démographe Michèle Tribalat après avoir été reçue au ministère de l’intérieur : « J’ai pu apprécier votre conception du débat. Vous n’imaginez pasqu’un autre point de vue (que le vôtre) présente un quelconque intérêt. » Idem pour Pascal Bruckner (pourtant soutien de Sarkozy) qui explique que, loin de s’imprégner de ses analyses, Sarkozy a pratiquement parlé tout seul.
Phrases des journalistes ayant écrit l’article :
ð « Cet homme, quelque part, est fou ! Et aussi fragile. Et la nature même de sa folie et de celle qui servit de carburant, dans le passé, à bien des apprentis dictateurs (…). « Fou », entendons-nous : cela ne rature ni l’intelligence, ni l’intuition, ni l’énergie, ni les talents du personnage. « Fou » au sens où, peut-être, de considérables personnages historique le furent ou le sont, pour le meilleur mais, le plus souvent, pour le pire. »
ð « Sarkozy, il suffit, au demeurant, de le lire ou de l’écouter. De quoi parle-t-il ? De lui. Toujours. Compulsivement. Psychanalytiquement (…). Comme si l’univers tout entier était devenu un miroir qui ne lui renvoie plus que son reflet (…). Il vit constamment immergé dans les enquêtes d’opinion, qui, plusieurs fois par jour, ont pour objet de le rassurer sur l’évolution de son image. Un argument ne passe pas ? On y renonce. Un mot fait tilt ? On le répète à satiété. Une peur s’exprime ? On la caresse dans le sens du poil (…). Il commande tellement de sondages qu’il est devenu le meilleur client de certains instituts, qui, du coup, ont quelques scrupules à ne pas satisfaire son contentement de soi. Il a même réussi à inspirer à l’Ifop des sondages, publiés dans Le Figaro, dont les questions quasiment rédigées par son entourage ne permettaient pas d’autres réponses que celles qui le plébiscitaient. »
ð « Cette abyssale hypertrophie du moi, à l’évidence, entretient chez Sarkozy cette hargne de conquête, de contrôle, cette boulimie de pouvoir exclusif, le conduit à éradiquer toutes les concurrences potentielles et à neutraliser, à étouffer contestations et critiques. »
ð « A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c’est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris après que, dans l’espoir d’un étouffement, l’industriel Poullain, le patron d’une société de revêtement, eut emmené le dossier à son lieutenant, Brice Hortefeux. Objectif ? Abattre Chirac ! C’est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler au Canard Enchaîné, l’affaire de l’apaprtement d’Hervé Gaymard, en qui il voyait un adversaire. C’est lui encore qui fit distiller, dans la presse, de quoi faire continuellement rebondir le feuilleton du scandale Clearstream transformé en machine à broyer et achever Dominique De Villepin. »
ð « Se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu’on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l’espace dont on a, toujours comme maire, financé l’aménagement, est-ce un exemple d’attitude hautement morale ? (…) Pourquoi, enfin, avoir promis de rendre public son patrimoine et être le seul à s’en être abstenu ? »
ð « Sarkozy est le pur produit d’un système, celui du RPR des Hauts-de-Seine, dont Florence d’Harcourt, l’ex-députée gaulliste de Neuilly, a crûment décrit l’irrépressible mafiosisation, renforcée par le déferlement des flux financiers immobiliers générés par le développement du quartier de la Défense, dont Sarkozy tint d’ailleurs à présider l’établissement public »
ð « Est-il fondé à se proclamer seul défenseur de « l’identité nationale » ? mais qui se déclarait « fier d’être surnommé Sarkozy l’Américain ? » Qui affirma, aux Etats-Unis, qu’il se sentait souvent « un étranger dans son propre pays ? » Qui regretta que la France ait brandi son droit de veto pour s’opposer à la guerre en Irak ? Qui stigmatisa, depuis l’Amérique, « l’arrogance » dont aurait fait preuve Dominique de Villepin lors de son fameux discours devant le Conseil de sécurité de l’ONU ? Qui opposa sans cesse le ringardisme du « modèle français » à la modernité du modèle anglo-saxon ? »
ð « Tout le monde sait que Le Pen, lui, ne sera pas élu président de la République. Heureusement, il ne dispose, lui, contrairement à Sarkozy, ni du pouvoir médiatique, ni du pouvoir économique, ni du pouvoir financier. Pouvoirs qui, en revanche, si Sarkozy était élu, ainsi que le pouvoir policier et militaire, seraient concentrés, en même temps que les pouvoirs exécutif et législatif, entre les mêmes mains, lesquelles disposeront, en outre, d’une majorité au Conseil Constitutionnel, au CSA, et au sein de la plupart des institutions du pays. »
ð « Hier, le journal la Tribune trappait un sondage parce qu’il n’était pas favorable à Sarkozy ; une publicité pour Télérama était interdite dans le métro parce qu’elle était ironique à l’égard de Sarkozy ; un livre était envoyé au rebut, le patron d’un grand magazine également, parce que ses propos déplaisaient à Sarkozy. Aucun journal, fût-il officiellement de gauche, n’a échappé aux pressions de Sarkozy. »
ð « Voter Sarkozy n’est pas un crime. C’est même un droit. Nous voudrions simplement qu’on se souvienne plus tard – quitte, ensuite, à nous en demander compte – que nous avons écrit qu’il représente pour la conception que nous nous faisons de la démocratie et de la République un formidable danger. S’il est élu, nous savons que nous pourrions en payer le prix.»
Mais l’article pointe encore d’autres éléments :
ð Il met en avant la conception selon laquelle il existe un « gêne du crime » (eugénisme) ou que le suicide et la pédophilie auraient des causes génétiques, et considère qu’il faudrait utiliser la génétique chez les enfants de 3 ans pour repérer les futurs délinquants…
ð Il s’est déclaré favorable à la création d’un « ministère de l’intégration et de l’identité nationale », dont même les partis d’extrême droite autrichiens (Jörg Haider) dénoncent les « nauséeux relents »
ð Un autre aspect assez effrayant est la servitude ou, pire, la peur des médias quand il est question de sarkozy => ils s’écrasent, s’agenouillent devant lui. Pourquoi ? Car il dispose partout dans les médias d’amis très hauts placés (« je connais très bien votre patron, je sais ce qui se passe dans votre rédaction » dit-il aux journaliste lui faisant cortège pendant la campagne), et parce qu’on redoute la brutalité de ses réactions (voir l’épisode Azouz Begag).
ð La façon dont il traite et insulte régulièrement ses conseillers de campagne à la moindre difficulté ou toute personne se dressant sur son chemin est révélatrice de sa vraie personnalité et de sa tendance au despotisme. A ce titre, la violence de ses réactions à un article publié dans Libération et lors de son passage à France 3 sont proprement sidérantes…
ð L’idée véhiculée par sarkozy selon laquelle n’importe quel opposant à ses idées cautionne de fait les actes des délinquants est dérangeante. Il n’a pas peur de déformer la réalité, de mentir ouvertement pour aboutir à ses fins.
ð Encore plus révélateurs sont les propos de nombreux journalistes faisant part de leur immense peur d’un contrôle sans partage des médias en cas d’élection de Sarkozy
ð Les journalistes étrangers sont moins dupes, beaucoup plus critiques qu’en France (sans doute subissent-ils moins de pressions ?) => la plupart des journaux européens (surtout scandinaves) « l’assimilent à un aventurier néobonapartiste qui représenterait une menace pour la démocratie ». En Allemagne on s’inquiète de ses liens avec Bush et on craint qu’il veuille imposer en France l’idéologie de la droite néoconservatrice américaine. En Angleterre on souligne les points communs avec Margaret Thatcher… En Italie on insiste sur sa proximité avec la droite post-fasciste italienne (il est soutenu par Berlusconi).
ð « Sarkozy est « atlantiste » et entend rompre avec la politique gaulliste d’« orgueilleuse » prise de distance à l’égard des Etats-Unis. Il se réclama de George Bush à l’époque où celui-ci triomphait ; il est le candidat quasi unanimement soutenu par le CAC 40, le pouvoir financier et la très haute bourgeoisie ; ses convictions en matière économique et sociale en font le disciple de Margaret Thatcher ; il se sent beaucoup plus proche du modèle néo-libéral anglo-saxon que du modèle français mixte tel que l’ont façonné les gaullistes, les sociaux démocrates et les démocrates chrétiens. »
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je crois qu'il ya tout la ^^
Sujet: Sarkozy, article de marriane 
Mer 2 Mai - 23:38
